Des policiers kényans portant des gilets pare-balles et des armes automatiques patrouillent à Port au Prince

Le premier contingent de policiers kényans, mandaté et soutenu par l'ONU, est arrivé en Haïti à la fin du mois de juin, près de deux ans après que le pays aux prises avec une grave crise sociale, politique et économique ait demandé en urgence une aide internationale pour mettre fin à une flambée de violence des gangs ayant fait main basse sur une partie du pays.

Il y a quelques jours, un petit groupe d’officiers a été aperçu près de l’aéroport. Ces derniers ne se sont d’ailleurs, dans un premier temps, pas éloignés de l’aéroport international de Port-au-Prince où ils sont basés.

La patrouille a suscité la curiosité des passants. Certains d’entre eux n’ont pas hésité à engager la conversation, adressant des mots de bienvenue aux policiers kényans.

Garry CONILLE, le Premier Ministre haïtien nommé par le Gouvernement de Transition, a déclaré le 10 juillet au Conseil de sécurité qu’il se félicitait de la mise en œuvre, enfin effective, de la Mission multinationale de soutien à la sécurité.

« Haïti est actuellement à un point critique avec plus de 10 000 individus armés qui prennent en otage une population de 12 millions d’habitants » a déclaré M. CONILLE. « Le déploiement du premier contingent de policiers aux côtés des forces de l’ordre haïtiennes devrait permettre de mettre un terme à la barbarie des groupes criminels ».

Les policiers kényans seront prochainement rejoints par des policiers et soldats venus des Bahamas, du Bangladesh, de la Barbade, du Bénin, du Tchad et de la Jamaïque, soit un total de 2 500 personnes, a annoncé le Conseil de sécurité de l’ONU fin juin.

María Isabel SALVADOR, cheffe du bureau intégré des Nations Unies en Haïti, a récemment rappelé que la violence aveugle des mafias et des gangs, jusque-là essentiellement cantonnée à Port au Prince et dans le sud du pays, s’est désormais étendue à plusieurs régions, précisant que cette violence des gangs avait entravé jusqu’alors la mise en place de la force multinationale d’intervention.

« Ce premier déploiement est une étape importante dans la mise en œuvre de la résolution 2699 du Conseil de sécurité et redonne espoir au peuple haïtien » a déclaré Mme SALVADOR.

De leur côté, les Etats-Unis viennent de débloquer un premier versement 60 millions de dollars au gouvernement haïtien pour l’aide logistique de soutien à la mission onusienne.

 

Le Premier ministre haïtien Garry CONILLE hausse le ton face aux gangs.

Mercredi dernier, Garry CONILLE a appelé ces groupes armés à rendre leurs armes.

« Déposez vos armes et reconnaissez l’autorité de l’État ! » a-t-il déclaré lors d’un discours à la télévision. Cette déclaration est intervenue au lendemain de l’arrivée d’un deuxième groupe de 200 policiers kényans.

De leur côté, les chefs des gangs, dont le plus célèbre d’entre eux, Jimmy CHERIZIER alias Barbecue, avaient déclaré, à l’annonce de l’arrivée de contingents étrangers de maintien de l’ordre, qu’ils n’hésiteraient pas à faire feu sur ceux qu’ils considèreront comme des envahisseurs.

Pour l’heure en tout cas, les contingents de policiers étrangers prennent pied en Haïti sans que les gangs n’aient manifesté d’opposition visible.

Quant à la population, elle se dit soulagée qu’une mission de maintien de l’ordre se mette en place enfin dans le pays, tout en affichant un enthousiasme modéré…

 

A Cap Haïtien, on prépare l’avenir…

Le 15 juillet, la Mairie du Cap Haïtien et la Chambre de Commerce de la région Nord ont signé un accord de coopération visant à développer les infrastructures touristiques et économiques, afin d’attirer des investisseurs, notamment étrangers. Ce protocole prévoit également l’élaboration d’un plan visant à améliorer les systèmes de transport et les circuits de commercialisation.

Le Maire de Cap Haïtien, Madame Yvrose PIERRE, a déclaré que ce protocole d’accord représente une synergie entre les forces publiques et privées, visant à stimuler le retour de la croissance économique.

Un comité de gestion et de pilotage sera prochainement mis en place. Il sera chargé de superviser la mise en œuvre des initiatives conjointes et de garantir leur efficacité.

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À propos de l'auteur

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Patrick PINTO
Ancien rédacteur en chef de France 3 Alpes, où il a géré les équipes éditoriales pour les actualités régionales. Désormais à la retraite, il est secrétaire de l'association SolAyiti, où il rédige les revues de presse pour informer sur la situation en Haïti.
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Patrick PINTO
Ancien rédacteur en chef de France 3 Alpes, où il a géré les équipes éditoriales pour les actualités régionales. Désormais à la retraite, il est secrétaire de l'association SolAyiti, où il rédige les revues de presse pour informer sur la situation en Haïti.

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